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4/4/2022
Se donner, cela fait du bien à nous aussi !
Isabel Guth est assistante paroissiale pour le doyenné de Walcourt. Elle nous raconte comment et pourquoi l’église de Thy-le-Château a servi de lieu d’entrepôt pour des dons à envoyer à la frontière ukrainienne. Trier les dons a permis d’aider les Ukrainiens, de tisser des liens avec des paroissiens, mais aussi d’avoir des contacts avec des habitants qui ne fréquentent pas la paroisse habituellement.
Lorsque nous étions confinés à cause du covid-19, il y a 2 ans, nous avions souhaité rester en lien avec nos paroissiens malgré la fermeture des églises. Se mobiliser ensemble, pour une belle cause, était une manière de garder un lien. C’est ainsi qu’on s’est mobilisé pour le personnel soignant, pour les familles qui rencontraient alors des difficultés. Ensuite, cet été, les inondations ont fortement touché notre région. Là encore, la paroisse était fort présente auprès des plus démunis. Nous avons alors remarqué que « aider l’autre fait du bien » et que les gens étaient souvent en demande de pouvoir aider, de pouvoir rendre service. Quand nous avons entendu la problématique en Ukraine, nous avons lancé un appel (annonce en fin de messe + message sur la page Facebook de la paroisse), et il y a eu une très belle mobilisation, aussi avec les habitants qui ne sont pas des paroissiens. Les dons ont vite afflué et nous étions presque débordés : le sas à l’entrée de l’église a été rapidement rempli. Il a fallu trier les dons par thème : vêtements chauds, produits pour les bébés, produits d’hygiène… C’était très beau de voir tout le monde travailler ensemble. On était tous réunis, paroissiens et non-paroissiens, pour aider les Ukrainiens. C’était donc aussi une belle manière de créer un lien fort entre tous les habitants, et d’un peu « démystifier » l’image des chrétiens : selon certains, je n’avais pas « l’apparence » d’une assistante paroissiale. Nous pouvions donc, en toute simplicité, témoigner de notre foi, tout en faisant des cartons…
Au final, 2 grosses camionnettes sont parties de notre église. À la base, c’est Serge Quintin qui a eu l’idée de porter à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine un maximum de biens de première nécessité. Il a adopté il y a quelques années un petit garçon polonais et se rend donc régulièrement en Pologne ; il a des contacts là-bas. Un 2e convoi est prévu en avril, avec uniquement des médicaments. Nous prévoyons aussi un 3e convoi au mois de mai, en fonction des besoins qui seront demandés alors. Une de nos paroissiennes vient d’accueillir chez elle une famille ukrainienne : une fille de 5 ans avec sa mère et sa grand-mère.
Lorsque nous triions les dons, j’ai pu entendre « mais vous ne faites rien pour les belges ! ». Cela me fait réfléchir, car ce n’est pas vrai : nous avons par exemple une banque alimentaire (asbl Bethléem). C’est frustrant, je pense qu’il y a un manque de communication envers les habitants, mais c’était justement l’occasion d’en parler, et maintenant, de revoir notre communication paroissiale.
Un moment qui m’a particulièrement touché, c’est lorsque nous avions trié les dons avec les enfants et les parents du catéchisme. Il y avait une belle dynamique, une véritable rencontre. Les parents travaillaient avec les enfants, c’était beau à voir. On pouvait alors observer les liens entre eux ; je suis sûre que cette expérience leur a porté du fruit pour eux aussi. Ils ont fait quelque chose ensemble, pour les autres, et dans l’église.

Propos recueillis par VJ
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