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1/10/2018
''L'amour seul est digne de foi'' (Mc 10, 2-12)
S'il y a un domaine dans lequel Jésus est exigeant, c'est le domaine de l'amour alors que c'est le domaine dans lequel l'homme et la femme se sentent les plus fragiles. Nous le savons bien lorsqu'un amour s'ouvre, on redoute l'illusion, on craint de s'engager surtout qu'on sait d'avance que viendra le jour où l'amour aura perdu ses charmes premiers et où il ne restera plus qu'un chemin de l'amour qu'il faudra inventer.
Ce fut ainsi de tous les temps, même du temps de Jésus. Au commencement de la Création, Dieu créa l'homme et la femme. Il a voulu qu'ils s'attachent l'un à l'autre et qu'ils ne fassent plus qu'un par les liens de l'amour. ''Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare point'', dit Jésus dans l'évangile du 27e dimanche ordinaire qui est aussi le premier dimanche du mois d'octobre. L'homme et la femme qui se sont engagés dans l'amour ne se sont pas engagés seuls. Au même moment, ils se sont engagés en Dieu car celui qui s'engage dans l'amour s'engage toujours en Dieu puisque Dieu est amour. Celui qui a senti naître dans son cœur l'amour humain a reconnu quelque chose de Dieu.
C'est ainsi que celui qui a commencé à aimer vraiment veut aimer, pour toujours et malgré tout, comme Dieu nous aime, pour toujours et malgré nos fautes.
Aimer pour toujours mais comment est-ce possible ? L'expérience n'est-elle pas là pour nous prouver le contraire ? Il est vrai que pour l'homme et la femme ce serait impossible dans la mesure où, entrant dans l'amour, ils ne seraient pas entrés en Dieu. C'est Dieu lui-même qui vient sauver l'amour en nous.
Mais comment Dieu sauve-t-il l'amour en nous ? Par le don de son Esprit Saint, il nous initie, un peu à la fois, à la manière dont lui aime. Son amour est don et pardon. Il ne comptabilise pas nos torts. Il ne se venge pas, il pardonne et en pardonnant on est plus fort dans l'amour qui peut ainsi grandir et s'approfondir.
Les amoureux qui n'ont encore rien à se pardonner ne se connaissent pas encore vraiment. Ils sont encore éblouis par une image idéale qu'ils projettent l'un sur l'autre. Rien à voir avec la vérité de l'autre alors que l'on ne peut aimer l'autre que dans sa vérité. Savoir pardonner, c'est sortir de soi, c'est reconnaître l'autre dans ce qu'il a de plus faible, dans ce en quoi il nous ressemble le plus puisque nous aussi nous sommes fragiles et que nous ne subsistons que grâce à l'amour de Dieu.
Consciemment ou inconsciemment, se risquer dans l'amour, c'est toujours se risquer en Dieu. C'est vrai pour le mariage mais c'est vrai pour tout amour. Et en particulier pour ceux et celles qui renoncent au mariage afin de vivre dans le célibat à cause de l'Evangile. Eux aussi, même si c'est sous une autre forme, se risquent dans l'amour puisqu'ils se risquent en Dieu. <…>
† Rémy Vancottem
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