Le monastère d'Hurtebise est plus que jamais, en cette période, un véritable havre de paix. Pour quelques jours encore, le monastère situé sur les hauteurs de Saint-Hubert n'est pas accessible au public, pas plus qu'aux retraitants. Et c'est comme ça chaque année. Les moniales bénédictines ont pris l'habitude, avant Noël, de prendre du temps temps entre elles. Elles veulent vivre pleinement, en communauté, cet Avent. Avec, par exemple, un temps de retraite. ''Nous nous retrouvons entre nous'' ponctue Sœur Marie-Raphaël, responsable de l'accueil.
A partir du 21 décembre, les visiteurs seront, tout comme les retraitants, de nouveau présents pour vivre ces quelques jours qui séparent de Noël. Les retraitants qui passeront Noël au monastère sont principalement des personnes seules bien que cette année, une famille, ait décidé d'y vivre ce temps si particulier. Des personnes majoritairement isolées mais surtout des personnes qui désirent vivre Noël autrement, dans la simplicité, bien loin de la frénésie liée à la chasse aux cadeaux, à l'overdose de nourriture... Sœur Marie-Raphaël: ''Ils ne veulent pas vivre Noël dans une société de consommation.'' Hurtebise ouvrira, cette année encore, à des étudiants en blocus.
Au monastère, Noël se vit dans la simplicité. Des sapins, des décorations mais avec modération. ''Une sœur se charge de décorer l'église. La responsable de l'accueil se charge de ce lieu et une autre décore les lieux de vie de la communauté. Il n'y a pas énormément de boules ou encore de lampions. Depuis quelques années, les guirlandes lumineuses sont bannies.'' ajoute Sœur Marie-Raphaël. ''C'est une question de respect pour tout le monde.'' Une sobriété qui permet de faire des économies et qui est aussi excellente pour l'environnement.
Des moniales qui ne sont pas très portées sur un grand déballage de cadeaux. Par contre, le jour de Noël, un soin tout particulier est accordé au repas et au vin qui l'accompagne. Sœur Marie-Raphaël avec beaucoup d'humour fait alors référence à la règle de saint Benoît qui réglemente - aussi - la nourriture et la boisson. Saint-Benoît précisant que la quantité de boisson ne doit pas dépasser l'hémine. Et c'est là que tout se complique! Bien peu de renseignements sur ce qu'est l'hémine, sur l'unité de mesure qu'elle représente. Au fil des années, on arrive à la conclusion que cela pourrait équivaloir à un quart de litre. A Hurtebise, le vin n'est pas un invité régulier sur la table. ''Nous souhaitons marquer la différence. C'est une joie simple.''

Deux parallèles qui se rencontrent
Les retraitants et les moniales ne partagent pas de moments ensemble. Hormis durant les offices. Sœur Marie-Raphaël: ''Nous vivons Noël en parallèle. Les retraitants dans la maison d'accueil et nous, dans notre espace de vie. Des parallèles qui se touchent lors des offices.''
Les offices tiennent, tout au long de l'année, une place majeure. Il en va de même durant le temps de Noël ou encore l'Avent. Les moniales sont toujours ravies de retrouver les hymnes, les antiennes qui sont autant d'invitation à une préparation à la venue de l'Enfant Jésus. ''Noël est une fête de l'Espérance. Au cœur de l'hiver, notre monde a bien besoin d'Espérance. Avec l'Avent, nous sommes des veilleurs dans la nuit. Finalement, veiller, guetter, c'est un temps qui correspond bien à la vie monastique.''
Noël est encore une fête de la famille où l'on se retrouve avec les parents, les frères, les sœurs, les amis... Ce n'est pas cette famille-là que les moniales retrouvent en cette fin d'année. Sœur Marie-Raphaël: ''Notre famille nous la voyons en dehors de cette période. Notre famille c'est, aujourd'hui, la communauté.''
C.B.