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25/6/2018
Vous avez manqué la retraite sacerdotale...
Mgr Rémy Vancottem et une quarantaine de prêtres de Namur se sont retrouvés, voici quelques jours, pour leur retraite annuelle à l’abbaye d’Orval. Cette retraite sacerdotale diocésaine était prêchée par le Père Patrice Proulx, sj. Il est l’un des responsables chargés de la programmation au Centre spirituel de La Pairelle. ''Enraciner ma liberté dans la confiance de Dieu'' est le thème que le P. Patrice a choisi pour accompagner le temps de ressourcement de quelques prêtres de Namur et leur évêque. Pour préparer cette retraite, il s’est appuyé sur François Varillon, sj, Vivre le christianisme, I, II- La Pâques du Christ. Au cours de ses enseignements, il s’inspire des exercices de Saint Ignace.
Ce Québécois est le benjamin d’une famille de quatre enfants. Il est dans la Compagnie depuis 36 ans et prêtre depuis 26 ans. Il a fait ses études de spiritualité à la Grégorienne (Rome). Il a une grande expérience dans l’accompagnement des groupes tels que les Alcooliques Anonymes. Mais aussi une connaissance très pointue des substances addictives. C'est la deuxième fois que le P.Patrice Proulx est convié par Mgr Vancottem à animer un tel moment. En octobre dernier, il animait déjà à destination des prêtres mais aussi, cette fois, des diacres et des assistants paroissiaux, une journée de récollection. Elle était, à travers l'évangile de saint Jean centrée sur la joie.

Disposer l'âme
Dès le début de ces journées, le P.Patrice précise que le travail fondamental d’une retraite consiste à disposer l’âme. Celle-ci doit reposer en Dieu par le silence et la prière. Voici en substance, son enseignement:
- Le désir fondamental
Il nous invite à discerner le désir fondamental de notre âme. Le texte de l’Ecriture qui éclaire ce discernement est ''l’homme riche'' Mc 10,17-21. Le prédicateur exhorte à contempler l’homme riche dans son désir de salut que seul Dieu peut donner et non les richesses. A la fin de l’entretien de Jésus avec l’homme riche, celui-ci part tout triste parce qu’il est esclave de sa richesse. Il faut donc se libérer de celle-ci. Ainsi après le discernement de notre désir, nous devons chercher à acquérir une liberté intérieure par rapport à toutes les choses créées.
- La liberté intérieure
Le P. Patrice s’appuie sur ''Le principe et fondement des exercices'' de saint Ignace pour nous faire comprendre en quoi consiste la liberté intérieure. Pour le fondateur de la Compagnie des Jésuites, l’Homme doit user de toutes les choses créées dans la mesure où elles l’aident pour sa fin ultime. Pour cela, il est nécessaire de se rendre ''indifférent à toutes choses créées''. Jésus Christ est un homme libre. Nous pouvons le contempler dans sa capacité à être libre à l’égard de tout et de tous pour s’attacher à son Père et mieux servir ses frères et sœurs. Il a passé sa vie terrestre en faisant le bien: guérir les malades, donner à manger aux affamés, être proche des exclus, ... Il avait des amis: Lazare, Marthe, Marie. Il était issu d’une famille. Mais le primat dans ses relations était son Père: ''Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère.'' Mc 3, 34b-35. Ainsi, ce qui rendait son action pastorale féconde, c’était le primat de sa relation au Père. De même, les disciples du Christ s’assurent une action pastorale dynamique, des relations marquées du véritable amour en s’en remettant totalement au Christ. ''Pour nous, le Christ est tout'' (St Ambroise). Le disciple doit placer son Maître Jésus Christ au centre de sa vie, s’identifier à lui, choisir ce qui l’unit à lui et donc se détourner de tout ce qui entrave cette relation. Cette relation peut être rompue par le péché. Le prédicateur, nous exhorte à ne pas désespérer. Pour cela, il nous propose les trois paraboles de la miséricorde ( Lc 15 ) en méditation. Nous pouvons contempler le bon pasteur qui ayant retrouvé sa brebis perdue la porte sur ses épaules, la femme qui se réjouit d’avoir retrouvé une de ses dix pièces d’argent et le père du fils prodigue dont la joie du retour de son fils est telle qu’il organise la fête avec toute sa maisonnée. Le P. Patrice insiste sur cette dernière parabole en nous invitant à contempler la joie de Dieu pour le pécheur converti et à nous interroger: Retrouvons-nous le goût de vivre au contact du Seigneur? Grâce à nous, ministres de la réconciliation et du pardon, les pénitents retrouvent-ils le goût de vivre? Il nous conseille de lire St Claude de la Colombière qui a écrit de belles pages sur le péché et le pardon de Dieu. Le Seigneur nous veut libre c’est pourquoi il nous conduit à la vérité.
- La vérité rend libre
Le P. Patrice nous rappelle que la tradition biblique développe deux voix: celle de notre Seigneur qui comble de bonheur et celle de Satan qui est la voix du malheur. (Dt 28). Les exercices de Saint Ignace développent aussi les deux voies: celle de la lumière et celle des ténèbres. Jésus Christ a vaincu les ténèbres de toutes sortes même celles de la mort par sa résurrection. C’est pourquoi nous devons nous appuyer sur lui dans le combat entre la lumière et les ténèbres. Il est la vérité (Jn 14, 6a). De nos jours, nous pouvons parler du ''dogme du relativisme''. Celui-ci interpelle les chrétiens. Car, si cette pensée philosophique fait la part belle au réel, aux fruits de cogitations fondées sur le concret; elle connaît aujourd’hui une inflexion: c’est la somme des opinions qui constitue la vérité. Cette manière d’appréhender la recherche de la vérité passe de l’arrogance à un certain obscurantisme. L’absence de vérité est sans doute la véritable misère de l’humanité. Jésus Christ est la vérité qui redonne sa grandeur à l’humanité. Il vient aider chaque être humain créé à l’image de Dieu à faire la vérité en soi, à libérer notre liberté et ainsi, s’abandonner à Dieu. Le P. Patrice termine son enseignement en nous exhortant à relire dans la lumière de la foi tout ce que nous avons vécu pendant la retraite pour en recueillir les fruits pour nous- mêmes et les communautés qui nous sont confiées. Au nom de tous, Mgr Rémy l’a remercié pour sa disponibilité.
Abbé Pierre Paglan Ndengue
Photos: Chanoine Xavier Vancauwenbergh
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